A la tête de la structure qui fédère aujourd’hui quelque 165 sites sur l’ensemble du territoire, Marie Filotti revient sur les raisons d’une année exceptionnelle pour les domaines nordiques français.
Quel bilan tirez-vous de cette année si particulière ? Nous avons évidemment réalisé une très belle saison, avec des records de fréquentation dans tous les massifs. Mais attention, pas question pour nous de nous réjouir de la fermeture des remontées mécaniques, ni de celle de certains commerces d’ailleurs ! Nous continuons à prôner le fait que nos territoires offrent une multitude d’activités et que c’est cette multi-activité qui en fait toute son attractivité. Je tiens vraiment à le souligner.
D’autant que, selon vous, le report de la clientèle du ski alpin vers le nordique n’est qu’une des explications de cette fréquentation exceptionnelle... Tout à fait ! C’est un concours de circonstances. Il y a effectivement ce report de l’alpin, c’est un fait, mais si nous avons fait une si belle saison, c’est avant tout grâce à l’enneigement. La neige tombée à Noël a permis d’avoir de très belles conditions dans l’ensemble des massifs et l’ouverture de l’ensemble des stations nordiques françaises. 100% des sites nordiques ont été ouverts durant la période Noël-Nouvel an, même les plus petits comme dans le Massif Central qui habituellement ouvrent très rarement, voire plus du tout. Par comparaison, un tiers de nos sites n’ont pas du tout ouvert l’année dernière à cause du manque d’enneigement. Pour moi, c’est la première explication. Depuis quelques années, nous constatons également dans le nordique une certaine évolution des tendances avec une clientèle de plus en plus avide de nature et de déconnexion. Des tendances montantes qui ont été exacerbées avec l’effet du confinement. Cet été, la montagne a attiré de nouveaux pratiquants et cela s’est prolongé cet hiver avec une nouvelle clientèle qui n’avait pas l’habitude de venir en station, ni l’habitude de faire du ski de fond. C’est une vraie tendance qu’il faut relever.
Concrètement, comment cela se traduit pour vous en termes de business ? Il est encore trop tôt pour faire le bilan sur la saison complète, j’ai seulement les chiffres à la sortie des vacances de Noël : le niveau de la redevance a ainsi été exceptionnel pour cette période, certains « petits » sites ayant déjà atteint voire dépassé leur niveau de redevance annuel moyen. Quant aux autres, ils étaient déjà à 50% de leur chiffre d’affaires. A l’échelle nationale, nous sommes habituellement sur une redevance d’environ 10 millions d’euros. Un chiffre qu’on dépassera évidemment cette année. Sans compter les autres pratiques accueillies sur nos domaines et qui sont en-dehors de cette redevance ski de fond comme la luge ou les raquettes.
Les raquettes qui ont, elles aussi, connu une explosion...
Oui, et c’est justement là qu’on voit que cela va bien au-delà du simple report du ski alpin avec l’arrivée de personnes pas forcément au fait des « codes de la montagne » et du fonctionnement des activités sur la neige. On s’est vraiment rendu compte qu’il y avait une nouvelle vague de clientèle qu’on ne voyait pas à la montagne l’hiver.
Ski de fond, raquettes mais également fatbike... Comment toutes ces pratiques ont-elles cohabité avec cette fréquentation exceptionnelle ? Le fatbike a en effet bien marché cet hiver car les gens étaient en recherche d’activités. Il a été davantage mis en lumière. Je n’ai pas eu de retours négatifs quant à cette cohabitation. Je pense que cela vient aussi du fait que les loueurs favorisent la pratique avec un encadrement pour que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles.
Propos recueillis par Thomas Héteau
Комментарии