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Le magazine de l'économie des sports outdoor

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  • Rédaction

Laurent Vanat « Si la Suisse a ouvert ses pistes de ski, la fréquentation est en baisse »



Le consultant et expert international suisse nous livre son analyse sur l’activité des stations de ski helvétiques en cette saison 2020/2021. Sur fond de mesures sanitaires et de fermeture des restaurants.


Comment le Conseil fédéral a-t-il géré l’ouverture des remontées mécaniques ? La Suisse a ouvert ses domaines skiables dès le premier jour avec tout un arsenal de mesures sanitaires pour éviter les foyers de contamination : masque obligatoire sur les remontées mécaniques et dans les files d’attente devant les remontées mécaniques, distanciation physique à respecter et gel hydroalcoolique. Dans les télécabines, la capacité a été limitée aux deux-tiers avec ouverture obligatoire des fenêtres pour renouveler l’air. Une étude d’un laboratoire fédéral de recherche (Empa) menée sur la circulation d’agents pathogènes à l’intérieur d’une télécabine a révélé qu’il y aurait moins de risque d’infection lors d’une journée de ski avec des trajets en télécabine que lors d’une journée de travail dans un bureau mal ventilé, confirmant ainsi la mesure prise par le ministère de la santé. Les résultats via des capteurs placés à 2 400 m d’altitude montrent que dans la plus petite cabine (5m3), l’air a été changé 138 fois par heure. Dans la cabine moyenne (40 m3) 180 fois et dans la plus grande (moins de 50 m3) 42 fois. Ce dernier chiffre est à mettre en comparaison avec le wagon d’un train où l’air change 7 à 14 fois/h et un bureau moyen de deux personnes où le renouvellement n’a eu lieu qu’une fois.

La Suisse a-t-elle bénéficié du report de clientèles des pays voisins, excepté l’Autriche qui a aussi ouvert ? En temps normal, les Suisses représentent 65 % des skieurs, soit 35 % de clientèles étrangères, dont 10,2 % d’Allemands, 4,1 % de Britanniques et 3,5 % de Français... le ski long courrier, comme ailleurs, étant anecdotique. Cette année, si quelques ressortissants du Royaume- Uni sont venus à Noël avant la fermeture des frontières (depuis l’apparition du variant anglais, ils n’ont plus droit de cité en Helvétie), les Allemands avaient interdiction d’aller au ski, les Italiens sont soumis à des restrictions à l’intérieur même de leur pays, et les Français ont été très largement dissuadés à grand renfort de mesures restrictives. De ce fait, il n’y a pas eu d’afflux touristique significatif en Suisse. Mais à mon sens, la clientèle française, notamment frontalière, est celle qui a le moins baissé. À plus grande échelle, il faut savoir que la Suisse est l’un des 60 pays ouverts dans l’hémisphère nord. La France, l’Allemagne et l’Italie sont les seuls à avoir ver- rouillé leurs domaines skiables.

Quelle est votre analyse de la saison à date ? Les derniers chiffres au 31 janvier 2021 indiquent une baisse de 26 % des journées-skieurs mais les données varient selon les régions. Les alpes vaudoises et fribourgeoises, parce qu’il s’agit de stations à proximité des bassins de vie, ont conservé un niveau identique à celui de l’hiver dernier, alors que d’autres enregistrent en moyenne -20 à -30 %, voire -40 %. C’est le cas des grandes stations internationales comme Saint-Moritz, Zermatt et Verbier qui n’ont pas accueilli de clients étrangers cet hiver. À cela s’ajoute le confinement en Suisse centrale qui a pénalisé quelques stations.


Le ski en Suisse - 186 stations de ski - 3 millions de skieurs, soit 35 % de la population (le 2e ratio le plus élevé après l’Autriche) - 23 millions de journées-skieurs - 700 millions CHF de CA en moyenne

Propos recueillis par Patricia Rey


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