Jean-Louis Rodrigues, président d’Eurosima, dresse un premier tableau des conséquences de la crise sanitaire sur l’industrie du surf.
Les mois de mars et d’avril, où se facture une partie des commandes de l’été, comptent habituellement pour 20 à 25% du chiffre d’affaires de la saison. L’association a mis en place dès la mi-mars une plate-forme d’aide et de conseil en direction de ses adhérents. « La quasi-totalité de nos 180 adhérents, dont 75% ont moins de 20 salariés, a placé son personnel en chômage partiel. Les questions de ressources humaines, de stocks, de retail… se sont très vite posées. Des distributeurs ou agents disposaient de stocks importants qu’ils venaient de recevoir et n’ont pas pu livrer. Certains adhérents, structures récemment créées, n’avaient que peu de trésorerie. Nous les avons accompagnés auprès des banques, afin de convaincre celles-ci de les aider : négociation des loyers commerciaux, possibilité de report d’échéances ».
Alors que le e-commerce (15 à 20% du chiffre d’affaires du secteur) a été le seul lien avec les clients pendant la crise, le chiffre d’affaires des structures dépourvues de ce canal est tombé à zéro. D’où la démarche d’Eurosima de faire le point avec les entreprises pour accélérer leur digitalisation. Si pour le moment, l’impact économique ne se fait pas encore sentir, du fait de l’octroi d’aides ou de prêts bancaires à rembourser plus tard, en revanche, « à terme, le quart des entreprises, start-ups ou de taille moyenne, pourrait disparaître », estime Jean-Louis Rodrigues.
En attendant le retour à la normale « d’ici 18 à 24 mois », Eurosima accompagne la reprise de l’activité en distribuant des kits sanitaires, via une commande groupée avec OSV (55 000 masques). Selon des chiffres partiels, le premier jour de la reprise, le 11 mai, a montré une baisse du CA de 70 à 80% chez les détaillants. L’association a participé aux actions auprès des pouvoirs publics, de concert avec la FFSurf, les maires et les élus du littoral, pour la réouverture des plages suivant le concept de « plage dynamique », permettant la pratique d’une activité sportive responsable. Parmi les grands événements, l’incertitude plane encore sur le Pro France, étape de la WSL (World Surf League), prévu en octobre sur le sport d’Hossegor.// MQ
©photos Quiksilver/Eurosima
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