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  • Rédaction

Mavic en quête d'une roue de secours

[Mise à jour 12/05]. Cédé en juillet 2019 au fonds Regent LP, mais encore très imbriqué dans Amer Sports, le fabricant français de roues de vélos vient d’être placé en redressement judiciaire par le tribunal de Grenoble.


L’équipementier cycliste Mavic a été placé le 2 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble, ont annoncé dans un communiqué, le CSE et l'intersyndicale de Mavic. L’entreprise, spécialisée dans les roues de vélo, les pédales et l'équipement du cycliste, emploie 225 personnes sur ses quatre sites en Europe, dont 170 à Metz-Tessy (Haute-Savoie), dans les locaux d'Amer Sports, et 45 à Saint-Trivier-sur-Moignans (Ain).

Une perte de 13 millions…

Le CSE et l’intersyndicale demandent des comptes à Salomon, leur ancienne maison-mère, et à son actionnaire le groupe finlandais Amer Sports (Salomon, Suunto, Atomic, Arc’Teryx), qui l’avait cédé en juillet 2019 au fonds d'investissement californien Regent LP, pour un montant d'environ 10 millions d'euros, selon une source proche du dossier. Cette vente est intervenue après qu'Amer Sports a sorti Mavic de ses comptes consolidés 2018, en prévision de son rachat en mars 2019 par le consortium chinois Anta Sports. « Amer Sports voulait nous vendre. Trois personnes de Regent sont venues à Annecy en juillet 2019 nous dire que nous étions un joyaux endormi et qu'ils croyaient en Mavic », explique Gérard Meunier, secrétaire du Comité social et économique de Mavic et élu CFDT, dans une interview à Outdoor Experts.


Depuis plus rien, indique le représentant du CSE. Pire, la situation financière de Mavic (69,9 M€ de CA en 2019, contre 120 M€ trois ans plus tôt, mais -12,8 M€ de résultat net) se détériore, « l’entreprise vit sur ses fonds, les investissements sont au point mort et l’entreprise perd des marchés ». Et c’est sans compter l’absence totale d’engagement du nouvel actionnaire. « Depuis son rachat, Mavic a été laissé à l’abandon de manière incompréhensible… Nous avons pris sur nous mais nous ne pouvons pas attendre plus longtemps », alerte Gérard Meunier. Au point que Mavic SAS a demandé en décembre 2019 au tribunal de commerce d’Annecy d’être placée en procédure de conciliation. Un cabinet d’administrateurs judiciaires a été mandaté pour trouver des investisseurs ou des repreneurs en plan de cession. Depuis fin février, la présidence de Mavic SAS est assurée par Renaud Le Youdec, fondateur du cabinet By Saving, « pour faire la lumière avec Regent et Amer Sports », indique Gérard Meunier.

Quid de M Sports ?

Car les conditions de cession engendrent une certaine confusion. Pour les représentants du personnel « Mavic n'aurait pas été vendue à Regent LP mais à une société M Sports, basée dans le Delaware, sans lien capitalistique avec Regent LP », selon qui, du coup, Salomon « doit toujours être considérée comme le véritable propriétaire de Mavic ». Le groupe Amer Sports confirme pour sa part avoir vendu Mavic à Regent LP.

Et dans une interview à Bicycleretailer, le CEO de Mavic USA, David Steinhafel, qui est directeur d'investissements chez Regent LP, explique que le fonds a créé une société distincte, M Sports International LLC, pour acquérir Mavic. Ce qui est une pratique courante, « M Sports est une entité que nous contrôlons», a-t-il confirmé.


Deux entreprises très imbriquées


La confusion est sans doute entretenue par le fait qu'Amer Sports a signé un contrat de services transitoire de deux ans avec Regent LP, comprenant la location des locaux, une partie de la R&D, ainsi que les services de paye et juridique. Des prestations qui, selon un proche du dossier, resteraient d'ailleurs aujourd'hui impayées.

Pour ne rien faciliter, Amer Sports serait toujours propriétaire du site de fabrication des roues en Roumanie et du site de production des roues en carbone en Bulgarie.

Il reste étonnant que le spin off entre Mavic et Salomon n'ait pas été réellement entrepris. La tâche - délicate - en reviendra au repreneur.


«Nous espérons que cette période d'observation de six mois sera bénéfique pour trouver un repreneur fiable avec un vrai projet », termine Gérard Meunier, qui ajoute « Nous serons particulièrement vigilants sur les garanties apportées par les candidats et veillerons à la sauvegarde d’emplois sur le bassin annécien, ainsi qu’à la pérennité du site de production français de Saint-Trivier-sur-Moignans ». Selon nos sources, la date de limite de dépôt des offres est fixée au 2 juin 2020. /// P.Rey

Mavic (l’acronyme de Manufacture d’articles vélocipédiques Idoux et Chanel), créée en 1889, entend ne pas disparaître du paysage du cyclisme. La marque détient plus de 70 brevets.

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