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Le magazine de l'économie des sports outdoor

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  • Rédaction

Frédéric Ducruet, Millet «Préserver la nature, c’est préserver l’avenir de nos marques»

A l’heure de fixer ses priorités jusqu’à l’horizon 2025, le Millet Mountain Group (MMG) compte encore accélérer sa stratégie de développement durable. Une condition sine qua non, selon son directeur général Frédéric Ducruet, pour la pérennité de l’ensemble des marques d’outdoor.


Le développement durable en général, et l’éco-conception en particulier, sont loin d’être des découvertes pour les marques Lafuma, Millet, Eider. Le groupe d’outdoor avait en effet déjà pris quelques longueurs d’avance en mettant en place au milieu des années 2000 son référentiel interne d’éco-conception baptisé Low Impact. Désormais suivi par l’agence AIR, qui chaque saison vérifie et valide les résultats, le groupe précise que pour qu’un produit soit certifié Low Impact il doit être conçu à partir d’un minimum de 40 % de matériaux « eco friendly » (recyclé, biologique, bio-sourcé, biodégradable...) ou à partir d’un minimum de 80 % de matériaux certifiés Bluesign.

Pour l’heure, le Millet Mountain Group
(MMG) est dans les clous de la feuille de route qu’il s’était fixé. Si 5 % des collections textiles étaient identifiées Low Impact en 2017, cette proportion sera de 74 % pour l’été 2020. « Low impact est un point clé. Il nous emmène vers l’épure, l’innovation et la qualité », fait valoir Frédéric Ducruet. Dans ce cadre, le groupe va continuer à mettre l’accent sur les certifications environnementales comme Bluesign, Oeko-Tex, RDS ainsi que sur son système d’audit social des fournisseurs. A noter que le MMG, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 101,4 M € en 2018, consacre chaque année environ 6 % du CA à la recherche et au développement.


Lafuma en pointe

Si les trois marques du groupe sont concernées, c’est Lafuma qui est la plus avancée. « Pour l’été 2020, la totalité des nouveautés de la marque sont éco-conçues, tant en textile qu’en sacs à dos. Et aussi en chaussures, domaine où l’exercice de l’éco-conception est le plus difficile », souligne Frédéric Ducruet. Une approche symbolisée par la chaussure Leaf, dont le nom évoque la feuille emblème de la marque. Imaginée avec une technologie de tricotage 3D, elle est dotée d’une semelle extérieure en caoutchouc naturel, d’une semelle intérieure en EVA recyclé et fabriquée dans des usines auditées. « Ce modèle a reçu un excellent accueil de la part de la distribution », poursuit le DG. Lafuma va en outre lancer à l’été 2020 son réseau d’ « Outdoor Sentinelles » qui aura vocation à être le relais auprès des pratiquants pour protéger leur univers de pratique. Ces personnes s’engageront à avoir des actions bienveillantes

(comme ramasser les déchets, sensibiliser à la préservation du milieu) dans leur environnement, leur communauté et à en informer la marque.

Autre point important dans la stratégie de développement durable de MMG, les produits permanents. Selon les marques et les saisons, 50 à 60 % des produits sont reconduits. « Un produit bien conçu qui apporte un avantage au consommateur n’a pas à être renouvelé inutilement. C’est un juste équilibre à trouver entre la nouveauté et les produits permanents », remarque le directeur général.


Les prochains défis de l’outdoor

Au-delà de ces actions déjà engagées, Frédéric Ducruet insiste sur les défis qui vont s’imposer à son groupe mais aussi d’une manière générale à toute l’industrie de l’outdoor. « Notre objectif est dans les années futures de pouvoir proposer 100 % de nos collections avec le label Low Impact. Cependant le sourcing est de plus en plus complexe et les coûts des matières premières vont être affectés par la baisse des ressources tirées de notre planète. Une des prochaines batailles sera d’avoir des matières premières de qualité, à un prix abordable et ayant le moins d’impact possible ».

Autre défi, et il est de taille, la préservation des « terrains de jeux ». « Nous devons protéger nos univers de pratique aujourd’hui menacés. Nous voyons bien que le changement climatique, avec les effondrements rocheux, la fonte des glaciers, la baisse de l’enneigement, risque d’entraîner la diminution des loisirs outdoor et d’affecter nos entreprises et nos métiers. Préserver la nature, c’est préserver l’avenir de nos marques », prédit Frédéric Ducruet. Sans compter les diverses crises économiques et sociales. Et sans oublier la sensibilité grandissante des consommateurs vis-à-vis des questions environnementales, a fortiori quand on s’adresse à des « outdooriens ». « Une entreprise qui n’a pas compris qu’elle doit s’engager et doit réduire son impact a peu d’avenir. Le business et la préservation de l’environnement peuvent être liés », estime Frédéric Ducruet.

Enfin l’implication dans le développement durable constitue également une sorte de « ciment » pour les diverses composantes des entreprises. Et comme le souligne le directeur général, chez MMG « les salariés sont plus qu’impliqués ». Outre le comité de pilotage (avec des responsables de chaque département) qui supervise la stratégie RSE et se réunit deux fois par an, trois groupes de travail internes se réunissent chaque mois : Greenside (impact social et environnemental interne), Eco-conception (impact direct des produits de la conception à la production) et Communication. Parce que faire c’est bien, mais il faut aussi le faire savoir, en interne comme en externe. /// MB

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