Spécialisé dans les tissus techniques et haut de gamme, dont le fameux Matryx utilisé par Salomon et plusieurs marques outdoor, Chamatex est passé à l’offensive contre le coronavirus en produisant des masques. La confection est pour partie assurée chez Salomon, à Annecy.
Face à la demande aussi soudaine qu’exponentielle, l’entreprise textile ardéchoise s’est lancée dans la fabrication de masques de protection dès le 15 mars. « Nous avions dans notre gamme le tissu qui correspondait au cahier des charges, un polyester microfibre très souple et confortable », indique Gilles Reguillon, pdg de Chamatex, contacté par Outdoor Experts. Le fabricant fournit le tissu, réalise le patronage et s'occupe des expéditions, mais il lui manquait la main d’œuvre pour la confection. « Nous avons alors contacté six ateliers de bagagerie de luxe avec lesquels nous étions déjà en relation. Nous sommes rapidement passés d'une production de 10 000 à 100 000 masques/jours. Au départ, nous avons fabriqué des masques pour des industriels, notamment dans le BTP, puis il y a eu une deuxième vague de commandes émanant des administrations et des collectivités publiques. Pour répondre à la demande, nous avons fait appel à Salomon avec qui nous avons d'excellentes relations de travail. Ils ont tout de suite répondu présent. Aujourd’hui nous préparons la troisième vague qui sera celle du déconfinement. En mai, nous serons en capacité de produire 500 000 masques/jours », explique l’entrepreneur.
Salomon dispose d’un atelier de prototypage et de petite série dans son design center à Annecy (ADC). « Chamatex est une entreprise française qui est un partenaire industriel de Salomon depuis plus de cinq ans », indique Guillaume Meyzenq, vice-président du Footwear, dans un communiqué. « Nous partageons la même passion pour l'innovation et ils possèdent des talents uniques pour fabriquer des textiles innovants. » Près de 90 000 masques "made in France" seront produits chez Salomon entre avril et juin. « C'est un projet différent pour nous, mais l'équipe avait hâte d'aider depuis le début de la crise », fait savoir Jean-Noel Thevenoud, le patron de l’atelier de prototypage.
Si la démarche est citoyenne, il s’agit aussi pour l’entrepreneur ardéchois d’une initiative « nécessaire pour faire tenir la boîte. L’objectif étant d’arriver à l’équilibre ». /// EG
©photos Salomon/Chamatex
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