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Fibre de bois : vraiment plus verte ?

Quelle est la vraie nature des matières cellulosiques qui connaissent un renouveau sous l’appellation « fibre de bois » ?



A l’heure où une origine naturelle est devenue synonyme d’écologie, toute matière ayant une provenance biosourcée ou biobasée est vite vue comme plus verte. Ce raisonnement pourrait être à l’origine de la mise en avant des « fibres de bois ». Une chose est sûre, il ne s’agit pas defibres réellement nouvelles. Cette terminologie très « green » recouvre en fait la viscose et l’acétate, autrefois appelées fibres artificielles, et développées dès la fin duXIXe siècle. Ou encore le modal et le lyocell,datant de la fin du XXe siècle. Elles font partie de ce qu’on appelle plus communément aujourd’hui les fibres cellulosiques, et sont effectivement tirées du bois, comme le papier.

Toutefois, la réduction du bois en pulpe, puis sa transformation en fibre, se fait à l’aide de solvants chimiques. Les fibres cellulosiques ont certes une origine naturelle mais elles sont artificielles par leur procédé de fabrication.

Quand leur production est menée de façon responsable, c’est à dire sans rejets de produits toxiques dans l’eau, les fibres cellulosiques peuvent être considérées comme non néfastes pour l’environnement. L’Autrichien Lenzing, l’un des plus importants producteurs de ce secteur, utilise un solvant issu de la chimie verte (NMMO) et a développé un procédé qui réemploie 99,5 % de ce solvant en circuit fermé. Chez Eastman, la fibre cellulosique Naia est elle aussi produite avec un circuit fermé.

Mais qu’en est-il réellement de la viscose chinoise ? Certes, une dizaine de producteurs en Chine ont adopté en 2018 une feuille de route de trois ans (CV) pour le développement d’une industrie de la viscose plus responsable. Toutefois, la fondation Changing Markets juge que cette initiative manque encore de transparence et de clarté par rapport aux standards internationaux.

Il faut aussi que les forêts soient gérées de façon responsable. Chez Lenzing, plus de 99 % du bois provient de forêts certifiées FSC et/ou PEFC. Idem chez Eastman. Il convient d’ajouter que ces fibres sont compostables et biodégradables, indique Lenzing.

Les marques de vêtements ont bien compris l’intérêt de promouvoir une com- position végétale ou biosourcée. Ainsi Ice-breaker peut revendiquer une origine 100% naturelle pour ses pièces en laine mérinos et Tencel. Houdini propose des base-layers de même composition, teints de manière à les rendre compostables. Dans sa ligne éco-conçue « Collection of Tomorrow », Bergans a choisi un tissu en coton bio, Tencel et Spinnova.




Fibres d’agrumes

Mais les producteurs cherchent aussi à fabriquer des fibres à partir d’autres ressources végétales que le bois. Lenzing a ouvert la voie en s’associant à une start-up italienne Orange Fiber, qui a mis au point un processus d’extraction de cellulose de déchets d’agrumes, pour fabriquer une fibre Tencel faite de bois et d’oranges. Autre source possible de cellulose de haute qualité : nos vêtements usagés en coton, la fibre phare de nos T-shirts et jeans. Lenzing développe aussi cette piste avec sa fibre Refibra, qui peut contenir jusqu’à 30% de coton recyclé. De nombreuses start-ups en Scandinavie, comme Re:newcell et Infinited Fiber, et aux États-Unis, comme Evrnu et Circular Systems, développent des méthodes de recyclage de coton en lyocell. D’autres encore cherchent à produire des fibres cellulosiques par le biais d’une chimie moins nocive. Voire sans aucun solvant chimique, à l’instar de Spinnova. Le producteur finlandais broie le bois, ou plus précisément, une cellulose de bois micro-fibrillée, sans apport de chimie, pour fabriquer une fibre textile qui, elle, est réellement une fibre de bois ! // SB/MB

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